LETTRE
OUVERTE À M. PAUL CLAUDEL AMBASSADEUR DE FRANCE AU JAPON
« Quant aux mouvements actuels, pas un seul ne peut conduire à une
véritable rénovation ou création. Ni le dadaïsme, ni le surréalisme qui ont un
seul sens : pédérastique.
Plus d'un s'étonne non que je sois bon catholique, mais écrivain,
diplomate, ambassadeur de France et poète. Mais moi, je ne trouve en tout cela
rien d'étrange. Pendant la guerre, je suis allé en Amérique du Sud pour acheter
du blé, de la viande en conserve, du lard pour les armées, et j'ai fait gagner
à mon pays deux cents millions. »
« Il Secolo », interview de Paul Claudel reproduite par « Comoedia », le
17 juin 1925.
Monsieur,
Notre activité n'a de pédérastique que la confusion qu'elle introduit
dans l'esprit de ceux qui n'y participent pas.
Peu nous importe la création. Nous souhaitons de toutes nos forces que
les révolutions, les guerres et les insurrections coloniales viennent anéantir
cette civilisation occidentale dont vous défendez jusqu'en Orient la vermine et
nous appelons cette destruction comme l'état de choses le moins inacceptable
pour l'esprit.
Il ne saurait y avoir pour nous ni équilibre ni grand art. Voici déjà
long-temps que l'idée de Beauté s'est rassise. Il ne reste debout qu'une idée
morale, à savoir par exemple qu'on ne peut être à la fois ambassadeur de France
et poète.
Nous saisissons cette occasion pour nous désolidariser publiquement de
tout ce qui est français, en paroles et en actions. Nous déclarons trouver la
trahison et tout ce qui, d'une façon ou d'une autre, peut nuire à la sûreté de
l'Etat beaucoup plus conciliable avec la poésie que la vente de « grosses
quantités de lard » pour le compte d'une nation de porcs et de chiens.
C'est une singulière méconnaissance des facultés propres et des
possibilités de l'esprit qui fait périodiquement rechercher leur salut à des
goujats de votre espèce dans une tradition catholique ou gréco-romaine. Le
salut pour nous n'est nulle part. Nous tenons Rimbaud pour un homme qui a
désespéré de son salut et dont l'oeuvre et la vie sont de purs témoignages de
perdition.
Catholicisme, classicisme gréco-romain, nous vous abandonnons à vos
bondieuseries infâmes. Qu'elles vous profitent de toutes manières ; engraissez
encore, crevez sous l'admiration et le respect de vos concitoyens. Ecrivez,
priez et bavez ; nous réclamons le déshonneur de vous avoir traité une fois
pour toutes de cuistre et de canaille.
Paris, le 1er juillet 1925.
Maxime Alexandre, Louis Aragon, Antonin Artaud, J.-A. Boiffard, Joë
Bousquet, André Breton, Jean Carrive, René Crevel, Robert Desnos, Paul Eluard,
Max Ernst, T. Fraenkel, Francis Gérard, Eric de Haulleville, Michel Leiris,
Georges Limbour, Mathias Lübeck, Georges Malkine, André Masson, Max Morise,
Marcel Noll, Benjamin Péret, Georges Ribemont-Dessaignes, Philippe Soupault,
Dédé Sunbeam, Roland Tual, Jacques Viot, Roger Vitrac.
essa cambada de surrealistas e poetas de esquerda tinham afinal uma enorme inveja das cinq grandes odes que o outro escreveu e do seu espiritualismo que desprezavam em publico, talvez mesmo do premio nobel que ele ainda não tinha ganho mas que breton e companhia já sabiam que um dia ele ganharia, mas há bons poetas entre os abaxo-assinados, embora lhes falte solidariedade coimo poetas e tresandem a inveja, etc, se bem que tudo isso não seja para levar muito a sério etc etc
ReplyDelete...mas quem são esse roger vitrac ou o georges lambour?...