Thursday, June 24, 2010

À la mère du petit Mathis (adapté de Victor Hugo)

Vous ne comprenez point, mère, le football.
Monsieur qu'on nomme grand, c'est son nom au vitriol.
Est métèque et même prince; il aime les palais;
Il lui convient d'avoir des victoires, des valets,
Des joueurs pour son jeu, sa table, sa télé,
Ses sports; par la même occasion, il sauve
La famille, l'entreprise et la société;
Il veut avoir la Coupe, pleine de roses l'été,
Que viendront l'adorer les préfets et les maires;
C'est pour cela qu'il faut que toutes les bonnes mères
De leurs pauvres doigts gris que fait trembler le temps
Décousent les chemises des portugais de cinq ans...

(Adapté librement de Victor Hugo, "Les Châtiments", "Souvenir de la Nuit du 4")

(ver "Carta ao Mathis" no blog duas-ou-tres.blogspot.com/)

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