Thursday, June 20, 2013

Victor Hugo




Au moment où une monarchie va s’écrouler, plusieurs phénomènes peuvent être observés. Et d’abord la noblesse tend à se dissoudre. En se dissolvant elle se divise, et voici de quelle façon : le royaume chancelle, la dynastie s’éteint, la loi tombe en ruine ; l’unité politique s’émiette aux tiraillements de l’intrigue ; le haut de la société s’abâtardit et dégénère ; un mortel affaiblissement se fait sentir à tous au dehors comme au dedans ; les grandes choses de l’état sont tombées, les petites seules sont debout, triste spectacle public ; plus de police, plus d’armée, plus de finances ; chacun devine que la fin arrive. De là, dans tous les esprits, ennui de la veille, crainte du lendemain, défiance de tout homme, découragement de toute chose, dégoût profond.
Comme la maladie de l’état est dans la tête, la noblesse, qui y touche, en est la première atteinte. Que devient-elle alors ? Une partie des gentilshommes, la moins honnête et la moins généreuse, reste à la cour. Tout va être englouti, le temps presse, il faut se hâter, il faut s’enrichir, s’agrandir et profiter des circonstances. On ne songe plus qu’à soi. Chacun se fait, sans pitié pour le pays, une petite fortune particulière dans un coin de la grande infortune publique. On est courtisan, on est ministre, on se dépêche d’être heureux et puissant. On a de l’esprit, on se déprave, et l’on réussit. Les ordres de l’état, les dignités, les places, l’argent, on prend tout, on veut tout, on pille tout. On ne vit plus que par l’ambition et la cupidité. On cache les désordres secrets que peut engendrer l’infirmité humaine sous beaucoup de gravité extérieure. Et, comme cette vie acharnée aux vanités et aux jouissances de l’orgueil a pour première condition l’oubli de tous les sentiments naturels, on y devient féroce. Quand le jour de la disgrâce arrive, quelque chose de monstrueux se développe dans le courtisan tombé, et l’homme se change en démon.
L’état désespéré du royaume pousse l’autre moitié de la noblesse, la meilleure et la mieux née, dans une autre voie. Elle s’en va chez elle, elle rentre dans ses palais, dans ses châteaux, dans ses seigneuries. Elle a horreur des affaires, elle n’y peut rien, la fin du monde approche ; qu’y faire et à quoi bon se désoler ? Il faut s’étourdir, fermer les yeux, vivre, boire, aimer, jouir. Qui sait ? A-t-on même un an devant soi ?
Préface de Ruy Blas (1838)

3 comments:

  1. tendo embarcado em marselha apressadamente, victor hugo (pelo ao vitor hugo) navegou até dover e nessa viagem parou em portimão onde não foi reconhecido mas elogiou algumas coisas que ali viu e comeu.
    esta história de escalas em portugal de personagens ilustres é pouco falada, napoleão na madeira a caminho de sta helena, não o deixaram desembarcar, o governador da ilha visitou-o a bordo e ofereceu-lhe vinho e fruta da ilha; baudelaire em escala tambem no funchal regressado da sua infeliz viagem à ilha reunião e ilha mauricia; byron, este mais divulgado, em sintra, mal educado; henry fielding buscando em lisboa a saude e é interessante visitar o seu tumulo no cemiterio inglês e o triste diário da viagem para lisboa; o cruzado osberno de que saramago tanto fala ou penso que falou; pois hugo disse algumas coisas certas sobre governação no prefácio de peças, ruy blas e cromwell, foi assobiado, mas não lhe importou, estava certo que os regimes politicos que descrevia nas peças eram exemplos tanto do bom como do mau, hugo que viveu em guernesey e se aborrecia, tambem almeida garrett andou por aí, de ilha em ilha e escreveu algo com intenções, pois v hugo gostou dos figos algarvios com amendoas acompanhados com aguardente de nedronho, e assim era quando alguem passava por portugal...

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  2. olá
    estudei Ruy Blas mas não me lembro desta parte, talvez na altura não se desse importância a estas visões de fim das sociedades!?

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  3. olá estudei Ruy Blas mas não me lembro de esta parte, talvez na altura não se dava tanta atenção a estes previsões de fim das sociedades!?

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