Wednesday, December 10, 2014

La Ballade des Pendus





Atteignant le dérisoire mais néanmoins significatives, dans l’espoir peu crédible d’induire un comportement vertueux, les amendes pleuvent sur des manipulations financières outrageantes présentées comme autant de cas d’espèce, tandis que de timides tentatives d’encadrement des bonus faramineux, de distributions de stock-options et d’octroi des retraites-chapeaux sont enregistrées. Doit-on s’interroger pour savoir si cela doit être porté au compte de la naïveté ou de la duplicité ? Le sort qui va être réservé à une évasion fiscale pratiquée par les entreprises transnationales à l’échelle industrielle apportera la réponse. Pour l’instant, pris au sein d’une contradiction, les gouvernements tentent de reconstituer des assiettes fiscales qu’ils ont eux-même ébréchées, tout en continuant dans cette même veine non sans incohérence.
Tentant de biaiser, les tenants du système n’en sont pas moins tenus en échec devant l’insoluble question d’un endettement qui le plombe, qu’il soit privé ou public après avoir été transféré. Paradoxalement, la dette est l’un de ses points d’appui, tout du moins tant qu’elle est assortie d’une garantie de remboursement, mais celle-ci s’effrite au fur et à mesure que l’endettement s’apparente à une spéculation sur une richesse future improbable car reposant sur une croissance économique introuvable. Et l’accroissement persistant des inégalités reposant sur la disparité des rendement des activités économiques et financières rend l’équation sans solution, car les deux questions sont étroitement liées. La dette soutient désormais le capitalisme comme la corde le pendu !
(François Leclerc, no blog de Paul Jorion)

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