Sunday, July 14, 2013

Beijos


Retenons également, de ces dernières années, un autre baiser, qui relève, cette fois, de la politique : c'est celui que s'échangent, lors de chaque sommet européen, Angela Merkel et François Hollande. D'où vient cette pratique ? On pourrait tout d'abord penser aux baisers gluants - et sur la bouche - que se donnaient naguère les dirigeants du pacte de Varsovie. Mais l'origine la plus probable est la montée du baiser chez les membres des partis de gauche modérée depuis quelques décennies.
Cette familiarité contredit les rituels de la République française naissante : on sait que le président Grévy, à la fin du XIXe siècle, détestait la familiarité, et la distance était imposée lors de ses réceptions. Et l'on imagine mal François Hollande embrassant la reine d'Angleterre ou, pis, l'empereur du Japon, devant lequel la révérence, ou du moins son esquisse, est obligatoire. N'oublions pas que lebaiser, témoignage de l'amitié masculine, se donnait au XIXe siècle dans la petite et la moyenne bourgeoisie. Ce baiser amical entre hommes constitue d'ailleurs l'objet d'une des meilleures pièces d'Eugène Labiche, Embrassons-nous, Folleville !.
(Alain Corbin, no Monde de 14-15 de julho)

1 comment:

  1. na verdade é a banalização do beijo como cumprimento entre 2 pessoas intimas, para mais sabendo se que os alemães, as alemãs, mesmo entre mulheres, se cumprimentam socialmente com um aperto de mão...

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