Sunday, August 19, 2012

Progresso


 Tous les jours notre cause devient plus claire
et le peuple tous les jours plus intelligent. »
Joseph Dietzgen,
La Philosophie de la social-démocratie


Dans sa théorie, et plus encore dans sa pratique, la social-démocratie a été guidée par une conception du progrès qui ne s’attachait pas au réel, mais émettait une prétention dogmatique. Le progrès, tel qu’il se peignait dans la cervelle des sociaux-démocrates, était premièrement un progrès de l’humanité elle-même (non simplement de ses aptitudes et de ses connaissances). Il était deuxièmement un progrès illimité (correspondant au caractère indéfiniment perfectible de l’humanité). Il était envisagé, troisièmement, comme essentiellement irrésistible (se poursuivant automatiquement selon une ligne droite ou une spirale). Chacun de ces prédicats est contestable, chacun offre prise à la critique. Mais celle-ci, si elle se veut rigoureuse, doit remonter au-delà de tous ces prédicats et s’orienter vers quelque chose qui leur et commun. L’idée d’un progrès de l’espèce humaine à travers l’histoire est inséparable de celle d’un mouvement dans un temps homogène et vide. La critique de cette dernière idée doit servir de fondement à la critique de l’idée de progrès en général.

(Walter Benjamin, Thèses sur le concept d'histoire)

1 comment:

  1. Ai!Alcipe
    Quanto mais leio os filósofos, os historiadores e os sociólogos, mais concluo que, enquanto se trata do acto de pensar, tudo bate certo. Ou não bate, e é mesmo isso que se pretende no debate de ideias.
    Mas, quando se chega à execução, tudo se descontrola e a pregação fica só no papel. E, às vezes, nem a própria vida pessoal serve de exemplo...
    A sabedoria popular, imensa, sintetiza "bem prega frei Tomás. Faz como ele diz e não como ele faz!".
    Que diria Walter Benjamim a este portuguesíssimo adágio?!

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